Les performances de septembre viennent bien sûr ternir les résultats encourageants d’août. En effet, la province ne peut plus panser ses plaies grâce aux vacances d'été et sans la clientèle d'affaires, l'hôtellerie haut de gamme et l'île de France poursuivent leur traversée du désert.
Malheureusement, les récentes mesures sanitaires pour répondre à la deuxième vague de la pandémie ne font qu'aggraver la situation et viennent renforcer l'incertitude des hôteliers, et la probabilité que de nombreux hôtels ferment de nouveau sur certains marchés parmi les plus touchés. Quels manques et vers quelle clientèle se tourner pour réussir à tirer son épingle du jeu ?
En septembre les résultats cassent la dynamique qui c’était installée post confinement.
L’absence de la clientèle d’affaires se fait sentir avec 30% d’occupation en moins par rapport à 2019 à la même époque.De plus le prix moyen des chambres chute sensiblement de 90,1 € HT en aout à 76,7 € HT en septembre. Dans ce constat global Paris confirme sa détresse, c’est la ville la plus touchée par la chute du taux d’occupations de 22,2% contre 87,9 % en 2019. La province se montre plus résiliente mais subit la fin de la saisonnalité.
Le marché touristique intérieur
La reprise se fait à un rythme différent à travers les différentes régions du monde et le tourisme intérieur ne repartira pas de façon uniforme.
Le tourisme intérieur s’apparente aux voyages intérieurs, sauf qu’il ne prend en compte que celles et ceux qui voyagent pour leurs loisirs. Il concerne notamment les touristes, les visiteurs à la journée, les familles ou les couples.
Le flux tendu de la Capitale engendre une plus forte baisse du budget (50% de budget en moins par rapport à l’année dernière) et un taux d’occupation lui aussi divisé par deux.
Les hôtels parisiens ont choisi de créer de nouvelles expériences, diner en chambre toute la nuit, location de chambre pour du coworking pour ramener une nouvelle clientèle.L’hôtellerie de province est un peu moins touchée car à la suite du confinements les populations des villes ont profiter des régions mitoyennes pour se mettre au vert, Normandie, Picardie, Bretagne (Seulement -13,5% de taux d’occupation en Bretagne et -17% en Normandie).
Les villes du Sud ont eu un bon mois d’aout, mais lorsque les vacanciers sont remontés, elles ont eu une forte baisse.
Réinventer le tourisme intérieur, faire découvrir aux français leur propre pays.
Les hôtels devront faire preuve de créativité et de flexibilité dans leurs offres. Leur réussite pourrait dépendre de la façon dont ils proposent leur expérience à des clients qui ont été confinés et soumis à un haut niveau de stress.
Le prix et la sécurité des vols étant un sujet de préoccupation, il faut s’attendre à voir se répandre des modes de transport alternatifs et, par conséquent, des types de voyages alternatifs comme les road trips.
Après le confinement, le réconfort et le sport
En France, les vacanciers ont fortement plébiscité les activités de loisirs et nature. La pratique du vélo a d’ailleurs ravi une population plus jeune. Une certaine prudence se ressent dans le comportement des familles qui privilégient toujours plus des réservations de dernière minute et dans des maisons/appartements ou structures de glamping plutôt que dans des résidences et aménagements collectifs.
Mais cet été, nombreux sont qui sont restés chez eux ou dans un périmètre très proche (staycation). Le voyage et la consommation locale sont donc de mise. Alors qu’un retour « à la normale » s’annonce long, le tourisme domestique apparaît, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), comme une bulle d’oxygène pour l’économie. Les initiatives de organismes de gestion de la promotion œuvrent dans ce sens.
Toutefois, la privation de clientèles étrangères et les contraintes de déplacements, bien qu’elles s’assouplissent, nuisent à des domaines comme celui des voyages d’affaires et des voyages de groupes. Les compagnies aériennes, les aéroports, les autocaristes et les agences de voyages s’asphyxient.
L’espoir
Alors que beaucoup d’entreprises vivent des heures sombres, les entreprises du numériques sont peut-être les grandes gagnantes de cet épisode. Cette crise continue d’accélérer la transformation numérique des entreprises, aussi bien dans la réorganisation à l’interne que pour la vente/réservation et la diffusion de l’information. La mise en place de dispositif technologique exceptionnel comme la tenue de grands événements au format virtuel pose question sur l’avenir du voyage physique. Surtout avec l’arrivée progressive de la 5G. Dans d’autres secteurs d’activité, le concept phygital (combinaison de physique et digital) prend de l’ampleur. Peut-être gagnera-t-il à être plus largement déployé dans le tourisme ?
Globalement les villes de plus petites tailles s’en sont mieux sorti comme Strasbourg ou Nantes car les restrictions étaient moins lourdes et les gens ont préféré les endroits moins denses en population.
Nombreux sont ceux qui pourraient être en quête de formules de bien-être et de ressourcement spirituel après une période d’instabilité inédite dans leur vie. La plupart des établissements proposant ce type d’offres se trouvent en dehors des grandes villes, en zone rurale. Mais les établissements urbains devraient réfléchir à la possibilité d’offrir ce type d’expérience, peut-être sous la forme de stages de yoga ou de méditation, ou d’activités de bien-être similaires.
Quel est la nouvelle cible de voyageurs sur laquelle miser ?
Beaucoup de français ont eu une baisse de revenus conséquente à cause de COVID, qui a engendré le chômage partiel.
Or, les hôtels haut de gamme sont très prisés par la clientèle internationale et les hommes d’affaires et donc ce n’est pas la clientèle du moment, car ce sont des personnes très préoccupés par la maladie. Et ce, contrairement aux étudiants par exemple qui ce sentent plus sereins par rapport aux conséquences du COVID.
En conséquence, est ce que les hôtels plus accessibles n’essayeraient pas de capter une clientèle étudiante ou de très jeunes actifs ?
Les comportements post crise vont varier selon les générations. Les jeunes, Millennials & GenZ, seront les moins sensibles aux préoccupations sanitaires et sécuritaires. Ils n’ont pas peur de la maladie et leur envie de découvertes, de voyages et de loisirs dépasse largement leurs inquiétudes. Ils seront les plus enclins à vouloir voyager rapidement mais leur budget serré va les amener à privilégier le système D et les options non marchandes. Une fois à destination ils voudront se faire plaisir et seront plus à même de succomber à des achats coup de cœur. Les leviers pour les attirer seront de jouer sur l’accessibilité financière et géographique ainsi que sur l’offre de divertissements.
De même, que ce soit entre amis ou en famille élargie, les petits groupes auto-constitués peuvent également être des cibles pertinentes. Groupes de copines, couples d’amis, cousinades, retrouvailles familiales avec parents, grands-parents et enfants vivant chacun dans des villes et foyers différents … après le confinement et de longues périodes sans pouvoir se voir, les Français vont avoir envie de se retrouver. Hébergements grandes capacités, chambres communicantes, tarifs réduits pour des petits groupes, privatisation d’activités… les tribus seront sensibles à des produits adaptés qui leur permettent de séjourner et passer des moments ensemble.
Beaucoup de famille ont pris sur elles pendant le confinement, avoir les enfants 24h sur 24h, le télétravail, l’enfermement … Contrairement aux familles qui auront été séparées pendant le confinement, les familles nucléaires qui auront été confinées ensemble auront dû parfois jongler entre télétravail et école à domicile. Elles seront en recherche de lâcher prise et de moments entre adultes.
Les propositions all inclusive, les clubs enfants et les activités qui proposeront des prises en charge totale des enfants pendant plusieurs heures seront très plébiscitées.
En parallèle des activités détente, relaxation, spa ou encore grand air pourront également séduire cette cible.
Les couples, eux, auront besoins de nouveautés après ses quelques mois fusionnels, leurs attentes vont changer. Ils veulent habituellement casser la routine et se retrouver. La routine ayant évolué et le temps passé ensemble ayant été multiplié, les couples vont vouloir se retrouver différemment.
Certains partiront entre amis et se retrouveront au sein d’une tribu, d’autres resteront à deux. Dans tous les cas les couples seront réceptifs à des invitations à vivre des moments d’exceptions, des expériences atypiques pour rompre le quotidien et pimenter leur relation.Les personnes confinées ensemble voudront prendre l’air, ceux qui ne se sont pas vus vont organiser des retrouvailles et les urbains vont d’autant plus chercher la campagne.
Finalement quelles que soient les clientèles, les raisons de voyager les plus fondamentales n’ont pas changées : le séjour est toujours une solution pour casser la routine, changer d’environnement et se retrouver. Un bon signe pour notre secteur si résilient.
Le tourisme n’est pas mort, encore une fois il doit s’adapter aux défis de son environnement et se réinventer. Une bonne opportunité pour nous tous pour développer un tourisme plus durable, à contre-courant du tourisme de masse, plus personnalisé.
L’hyper-personnalisation des séjours est au cœur de la solution. Digitaliser ses hôtels grâce à des services numériques adaptés qui permettent de gérer toute l’expérience client est plus que jamais d’actualité.
Passez le cap et demandez votre démo !
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