La France est devenue le pays le plus touché d’Europe par la pandémie du Coronas Virus. Les hôtels ont dû, une nouvelle fois, fermer leurs portes. C’est un deuxième coup dur pour l’hôtellerie française.
Au 1er octobre, le taux d’ouverture en France était de 93%, un chiffre très encourageant qui laissait planer un espoir de reprise plutôt rapide. Cette reprise était tirée vers le haut grâce aux établissements de province, qui au global s’en sont mieux sorti que les établissements parisiens. Les voyageurs étant plus attirés par la campagne après le premier confinement.
La nouvelle du second confinement, début novembre, met une nouvelle fois le secteur hôtelier sur la touche. Le taux d’ouverture à Paris est retombé à 58% et à 74% en Ile-de-France. Cette région est l’une des plus touchée par la crise sanitaire, d’autant qu’il faut aujourd’hui composer sans la clientèle internationale d’avant COVID.
Les hôtels haut de gamme sont les plus touchés
Les impacts sont inégaux pour les différentes zones de France et il en va de même pour les segments, dont certains sont plus touchés que d'autres. Les segments budget et économique étaient presque de retour à la normale au 1er Octobre, ouverts respectivement à 98% et 96%, suivis par le segment moyen de gamme, ouvert à 91%, le haut de gamme & luxe étant encore en retrait avec seulement 74% d'ouverture.
Suite aux annonces du gouvernement, le segment budget se montre une nouvelle fois plus résilient, avec un taux d'ouverture diminuant de seulement 8 points (90%) entre le 1er Octobre et le 1er Novembre. Le taux d'ouverture des segments économique et milieu de gamme reculent quant à eux de respectivement 23 et 22 points (à 73% et 69%), tandis que celui du segment haut de gamme rechute en dessous du seuil des 50% (45%). À l'image d'Accor, qui publiait récemment des résultats trimestriels en forte baisse, c'est une chute libre que vivent tous les acteurs du secteur hôtelier, frappés de plein fouet par la pandémie.
En France, le taux d'occupation des établissements était de 44 % en septembre, selon le cabinet MKG - un seuil qui ne permet pas la rentabilité. Les hôtels les plus touchés appartiennent aux catégories du luxe et du haut de gamme. En cause : le durcissement des restrictions sanitaires, qui empêchent la reprise des voyages d'affaires et du tourisme international.
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Face à cette situation inédite, certains représentants du secteur de l’hôtellerie de luxe ont pris la parole. Le directeur général de la section française du groupe BWH Hotel Group, Olivier Cohn, a ainsi constaté la fermeture de « 75 hôtels pour un parc de 300 unités » à la date du 2 novembre 2020. Cela dit, le dirigeant a précisé qu’ « il ne devrait pas y avoir trop de fermetures supplémentaires cette semaine. Les hôteliers regardent ce qu’il se passe pour se décider. »
Le patron de la section Europe de l’Ouest du groupe d’hôtellerie B & B Hotels, Vincent Quandalle, confirme également que « la semaine nous éclairera sur le maintien de l’activité. » Bien que le B & B localisé à proximité de Disneyland Paris ait cessé ses activités, la situation « n’est pas encore très claire » pour le reste des établissements du groupe.
Le président du groupement patronal GNI, Didier Chenet, explique en ce sens qu’ « il y a une grande incertitude sur l’activité au-delà de ce mois de confinement. Et la politique de petits pas du gouvernement finit par agacer. Devant une telle situation, bien des hôteliers préfèrent fermer. » Selon un sondage interne de l’UMIH, la principale organisation patronale, un professionnel sur deux aurait l’intention de fermer son établissement en novembre du fait du manque de clients.
Le président du pôle hôtellerie haut de gamme de l’Umih et directeur général de l’hôtel InterContinental de la place de l’Opéra, Christophe Laure, nous a adressé quelques chiffres en guise de conclusion sur cette période difficile pour le secteur de l’hôtellerie de luxe : « Ce deuxième confinement est un coup sur la tête pour l’hôtellerie haut de gamme et luxe parisienne. On pensait vraiment que l’activité allait reprendre, même faiblement, à la rentrée. Or, septembre-octobre ont été très peu favorables.
A la fin septembre, la recette unitaire par chambre disponible était en recul de 70 %. Avec le deuxième confinement, on sera entre -75 et -80 % à la fin de l’année, d’autant qu’il pourrait se prolonger. » Christophe Laure nous a fait part de son inquiétude quant aux conséquences de la pandémie sur l’emploi dans le secteur.
En effet, les 31 hôtels bénéficiant du label « Palace », dont 12 se situent à Paris, représentent à eux seuls 10.000 salariés. Anticipant un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour l’année 2021, le directeur n’envisage cependant pas d’amélioration avant le printemps, ni de réservations de groupe avant septembre 2021. Au regard de ces perspectives alarmantes, il nous rappelle que « le soutien de l’État est fondamental. »
Impact du confinement sur les hôtels et l'émergence de solutions
Le tourisme représente une part importante des économies nationales, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Dans certains petits états insulaires en développement (PEID), le tourisme a compté pour près de 80 % des exportations.
Avant la crise, le tourisme culturel représentait près de 40 % des recettes touristiques mondiales. L'impact de la COVID-19 est un moment décisif pour repenser et transformer les modèles touristiques existants vers un tourisme plus résilient, plus inclusif et plus efficace en termes de ressources.
Le digital peut permettre de créer ces nouvelles interfaces de communication entre l’hôtelier et son client. Il s’agît la de simplifier et repenser le service client, pour anticiper le retour des futurs clients.
Mettre en place une expérience unique et digitale. Une promesse que doivent aujourd’hui faire les hôteliers pour garantir à leurs clients un service de qualité : pour satisfaire, ils doivent être pionniers dans la transition numérique. La relation des voyageurs avec leur smartphone ou leur tablette offre des opportunités indéniables aux hôteliers pour interagir et collecter des données sur leurs clients à travers le Big Data. Grâce à la collecte et à l’analyse des données, les exploitants peuvent identifier les causes de dysfonctionnements et les corriger, et ainsi améliorer le parcours client tout au long de son séjour.
Aujourd’hui bien que les hôteliers disposent d’un important actif data, la plupart d’entre eux sont loin d’utiliser tout leur potentiel. Pourtant connaître le client en valorisant l’actif data constitue un véritable enjeu. L’objectif est de pouvoir gérer en mémoire des bases de données de millions de clients et de les enrichir afin d’apporter le service personnalisé tant attendu par ces derniers dans le monde physique !
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